Archive - mai 2018
SORCiÈRES
LES AMPLITUDES 2018
cinéconcert
En bref...
Sous-titré LA SORCELLERIE A TRAVERS LES AGES, HÄXAN est un film muet qui mêle un travail documentaire et des séquences de fictions. Il a connu de nombreux montages et de nombreuses mises en musique, dont une des plus récentes et des plus passionnantes est due à Mauro Lanza.En complément...
Programme complet sur le site des Amplitudes
Mais encore...
réalisation Benjamin Christensen
réalisation en informatique musicale Mauro Lanza, Olivier Pasquet
interprète Mauro Lanza
Première suisse
En collaboration avec le Svenska Filminstitutet / Swedish Film Institute - Stockholm
Benjamin Christensen s’est inspiré en partie de ses études du MALLEUS MALEFICARUM, un ouvrage allemand du XVe siècle décrivant les méthodes de la chasse aux sorcières pour les membres de l’Inquisition. Il analyse la manière dont les superstitions ainsi que l’incompréhension des maladies et pathologies mentales peuvent mener à une telle hystérie.
Du fait du soin méticuleux du réalisateur pour recréer des scènes médiévales et de l’importante durée de la production, HÄXAN fut le film muet scandinave le plus onéreux jamais réalisé. Bien qu’il trouvât une reconnaissance au Danemark et en Suède, le film fut banni aux états-Unis et fortement censuré dans d’autres pays pour ses nombreuses séquences impliquant (pourtant assez sagement) des représentations de torture, de la nudité et ce qui fut considéré à l’époque comme des perversions sexuelles.
« Nous avons perdu la compilation musicale que Benjamin Christensen avait choisie pour la première présentation du film à Stockholm en septembre 1922. Nous savons néanmoins que des pièces de Schubert, Gluck et Beethoven avaient été sélectionnées pour la projection en novembre de la même année. Les morceaux choisis n’avaient aucun lien profond avec le film, leur fonction étant simplement de souligner sa division en chapitres avec différentes atmosphères. HÄXAN se découpe en plusieurs volets qui se succèdent d’une façon quasi musicale. C’est cette scansion ainsi que la dramaturgie du film qui ont été utilisées pour générer la nouvelle partition. Ainsi, quelle que soit l’échelle temporelle ou historique, à la plupart des changements de plan ou de sujet correspond un nouvel événement. La forme ainsi décidée crée une relation synesthésique plus ou moins évidente en fonction des décisions musicales. L’aspect complètement artificiel du film tourné en studio est souligné par une esthétique sonore plutôt «aseptisée». De même que l’image transite entre fiction et documentaire, la musique comporte une collection de sons énumératifs automatiquement choisis en fonction de leurs caractéristiques sonores et de leurs significations. Elle se transforme par le développement de milliers de sons (synthèse, échantillons instrumentaux, clins d’oeil au gothic metal, ainsi qu’à des sons concrets dont la synchronicité avec l’image laisserait à penser parfois qu’il s’agit de bruitage) qui se situent entre signifiants ou signifiés, aux frontières entre le concret et l’abstraction. »
Mauro Lanza et Olivier Pasquet
Benjamin Christensen s’est inspiré en partie de ses études du MALLEUS MALEFICARUM, un ouvrage allemand du XVe siècle décrivant les méthodes de la chasse aux sorcières pour les membres de l’Inquisition. Il analyse la manière dont les superstitions ainsi que l’incompréhension des maladies et pathologies mentales peuvent mener à une telle hystérie.
Du fait du soin méticuleux du réalisateur pour recréer des scènes médiévales et de l’importante durée de la production, HÄXAN fut le film muet scandinave le plus onéreux jamais réalisé. Bien qu’il trouvât une reconnaissance au Danemark et en Suède, le film fut banni aux états-Unis et fortement censuré dans d’autres pays pour ses nombreuses séquences impliquant (pourtant assez sagement) des représentations de torture, de la nudité et ce qui fut considéré à l’époque comme des perversions sexuelles.
« Nous avons perdu la compilation musicale que Benjamin Christensen avait choisie pour la première présentation du film à Stockholm en septembre 1922. Nous savons néanmoins que des pièces de Schubert, Gluck et Beethoven avaient été sélectionnées pour la projection en novembre de la même année. Les morceaux choisis n’avaient aucun lien profond avec le film, leur fonction étant simplement de souligner sa division en chapitres avec différentes atmosphères. HÄXAN se découpe en plusieurs volets qui se succèdent d’une façon quasi musicale. C’est cette scansion ainsi que la dramaturgie du film qui ont été utilisées pour générer la nouvelle partition. Ainsi, quelle que soit l’échelle temporelle ou historique, à la plupart des changements de plan ou de sujet correspond un nouvel événement. La forme ainsi décidée crée une relation synesthésique plus ou moins évidente en fonction des décisions musicales. L’aspect complètement artificiel du film tourné en studio est souligné par une esthétique sonore plutôt «aseptisée». De même que l’image transite entre fiction et documentaire, la musique comporte une collection de sons énumératifs automatiquement choisis en fonction de leurs caractéristiques sonores et de leurs significations. Elle se transforme par le développement de milliers de sons (synthèse, échantillons instrumentaux, clins d’oeil au gothic metal, ainsi qu’à des sons concrets dont la synchronicité avec l’image laisserait à penser parfois qu’il s’agit de bruitage) qui se situent entre signifiants ou signifiés, aux frontières entre le concret et l’abstraction. »
Mauro Lanza et Olivier Pasquet