Archive - mai 2016
DE LA JUSTICE DES POISSONS - CRÉATION DIALOGUE THÉÂTRO-MUSICAL EN ARABE ET EN FRANÇAIS
théâtre

En bref...

Une conférencière arabe, polyglotte et spirituelle, dialogue avec une idée assez répandue : « nous, habitant-e-s des villes européennes, n'avons-nous pas une part de responsabilité dans les désastres qui se produisent loin de chez nous, par le simple fait que nous sommes riches? » L'ABC a la grande chance d'accueillir de magnifiques artistes en résidence pour la création de ce spectacle!

En complément...

Nous remercions le personnel du Musée des civilisations de l'Islam,
qui ouvrira ses portes le 27 mai prochain à La Chaux-de-Fonds,
ainsi que l'Association culturelle des musulmans de Neuchâtel
et le Centre culturel islamique de La Chaux-de-Fonds
de nous aider à informer un public arabophone.

Mais encore...

conception, écriture et mise sur scène Henri jules Julien
jeu Nanda Mohammad
contrebasse David Chiesa
lumières Christophe Cardoen

production  Productions du Limon, CCAM scène nationale de Vandoeuvre-les-Nancy, Centre de culture ABC.
avec le soutien de L'échangeur Bagnolet, Le Théâtre Athénor Saint-Nazaire, l’Institut Français du Caire
« Non pas dialoguer avec le public, mais, avec le public, dialoguer avec une idée. »
 
Dans DE LA JUSTICE DES POISSONS il s'agit de faire l'expérience, pour le public comme pour les artistes, d'un «écart de compréhension» : même si […] la compréhension des mots, des idées, des concepts qui décrivent le monde, semble universelle et aller de soi, j'expérimente presque chaque jour le fait qu'ici où désormais je vis [Le Caire], et là-bas en Europe où j'ai passé ma vie, les mêmes mots-concepts-idées n'ont pas la même valeur du fait de l'expérience existentielle de chacun. Même si d'un point de vue intellectuel on peut s'accorder sur tout, en gens intelligents et sensibles que nous sommes...

Sur scène Nanda Mohammad énonce trois fois la même idée, sur «comment va le monde» (pour simplifier : l'occident a une responsabilité, y compris involontaire, dans certains désastres qui l'affligent, le monde).

Comme si la jeune femme cultivée, informée, intelligente et sensible de la première énonciation – notre voisine dans la ville riche,
devenait, dans la deuxième énonciation, une jeune femme venue d'un de ces «au loin»; toujours cultivée, informée, intelligente et sensible – mais très sensible notamment à ce qu’endure son peuple,
puis devenait incompréhensible à proprement parler en utilisant une langue étrangère […] dans la troisième énonciation – mais devenait aussi, étrangement, mystérieusement, plus proche ?...

Ainsi, la même idée n'est plus tout à fait la même idée. On pensait s'être compris, et on perçoit bien que ce n'est pas tout à fait le cas. […] Par la perception de cet écart de compréhension peut-être pourrions-nous convenir, ensemble, qu’une «exactement même idée» n’a pas tout à fait le même sens à différents endroits de la planète ; que ce «pas tout à fait même sens» peut faire une assez grande différence ; une différence dont nous pouvons peut-être, ensemble, mesurer l’étendue ; une étendue au long de laquelle, ensemble, cheminer un peu...
 
d'après Henri jules Julien

Nanda Mohammad est une des actrices syriennes majeures, qui vit au Caire depuis trois ans. Très active sur les scènes du Moyen Orient, elle joue notamment avec le jeune auteur et metteur en scène syrien Mohammad al-Attar (COULD YOU PLEASE LOOK INTO THE CAMERA) ou tout récemment avec la metteure en scène égyptienne Laila Soliman (THE WHIMS OF FREEDOM – 2014 Le Caire, Europe) ou le dramaturge égyptien Ahmed El Attar (THE LAST SUPPER – 2014 Le Caire, Marseille), ou collabore avec le metteur en scène de Damas Omar Abou Saada sur LES TROYENNES d'Euripide avec des femmes réfugiées syriennes. Elle tourne aussi beaucoup pour le cinéma et la télévision, en Syrie, au Liban, en Égypte.

Creusant depuis 1997 la notion d’improvisation, David Chiesa nourrit son travail de sa relation aux autres pratiques artistiques : la danse (avec Fine Kwiatkowski, Marie Cambois, Véronique Albert, Yukiko Nakamura, Abdesalam Raji, Masaki Iwana...) la poésie (avec Ly Thanh Tien, Charles Pennequin...) le cinéma expérimental (avec Xavier Quérel, Gaëlle Rouard...) la lumière (Christophe Cardoen, Sébastien Perroud, Julien Lobbedez...). Improvisateur, il participe à de nombreuses rencontres et multiplie les collaborations sur le long terme avec des musiciens tels que Jean Luc Guionnet, Mathieu Werchowski, Jean- Sébastien Mariage, Anne Julie Rollet... Il a joué en Europe, aux États Unis, au Liban, en Afrique, au Japon, en Estonie.

Metteur en scène (TESTIMONY de Charles Reznikoff avec Victor Ponomarev et Sophie Agnel, déjà en résidence à l’ABC en 2015!), producteur aux Ateliers de la Création pour France Culture, auteur (DÉFRICHAGE SONORE, éd. Le Mot et le Reste), Henri jules Julien vit au Caire depuis deux ans. Il a depuis multiplié les initiatives pour présenter les artistes égyptiens sur les scènes européennes : Hassan El Geretly et la compagnie El Warsha, Salam Yousri, Sondos Shabayek, Ahmed El Attar pour le théâtre ; les EGYPTIAN FEMALE EXPERIMENTAL MUSIC SESSIONS pour l'électro- acoustique, etc.
avec l'aide de Ville de La Chaux-de-Fonds, DRAC Île-de-France,  SPEDIDAM

Informations...

Auteur

une proposition bilingue de Henri jules Julien

Genre

théâtre

Age

Dès 12 ans

Durée

environ 1h

Lieu

Temple Allemand