Archive - novembre 2023
VOIR LES LAGRIME DI SAN PIETRO DE ROLAND DE LASSUS
CONCERT MIS EN ESPACE
Musique de la Renaissance
En bref...
La nouvelle production 2023 de l’Ensemble La Sestina sera dédiée aux LAGRIME DI SAN PIETRO de Roland de Lassus, un des grands chefs-d'œuvre de la Renaissance. L'œuvre est un cycle de madrigaux spirituels à 7 voix sur des poèmes de Luigi Tansillo. La rhétorique musicale du compositeur met en relief les affects du texte dont la thématique biblique est celle du reniement de Saint-Pierre.
Présentation de La Sestina...
Mais encore...
Musique composée par Roland de Lassus, sur un poème de Luigi Tansillo
Ensemble La Sestina
sopranos Florence Grasset, Camille Joutard
alto Francesca Puddu
ténors Lionel Desmeules, Benjamin Ingrao
baryton Frederik Sjollemaa
basse Jedediah Allen
direction musicale Adriano Giardina
mise en espace Isabelle Vallon
sopranos Florence Grasset, Camille Joutard
alto Francesca Puddu
ténors Lionel Desmeules, Benjamin Ingrao
baryton Frederik Sjollemaa
basse Jedediah Allen
direction musicale Adriano Giardina
mise en espace Isabelle Vallon
Une mise en espace du public et des chanteureuses, réalisée par la metteure en scène Isabelle Vallon, ainsi qu'un jeu subtil de lumières aideront le public à se plonger dans l'œuvre introspective de Lassus dans laquelle le regard joue un rôle central : Pierre voit dans les yeux du Christ le reflet de sa propre culpabilité.
Au même titre que l'ULTIMA CENA de Léonard de Vinci ou le RETABLE D'ISSENHEIM de Matthias Grünewald, les LAGRIME DI SAN PIETRO de Roland de Lassus constituent un chef-d’œuvre de l’art sacré de la Renaissance. Ce cycle, composé de vingt madrigaux spirituels sur un poème de Luigi Tansillo et d’un motet conclusif est une des œuvres les plus jouées et enregistrées du répertoire, mais peu souvent entendue en Suisse.
C’est un Roland de Lassus soixantenaire et pressentant sa disparition prochaine qui achève les LAGRIME DI SAN PIETRO en 1594. La thématique du recueil est bien entendu celle du reniement de Saint Pierre. Tansillo construit autour de l’épisode biblique une méditation dans laquelle le regard joue un rôle central. Son texte recourt à des éléments, typiquement profanes, du discours amoureux, qu’il transpose vers le sacré dans le but de susciter de fortes émotions chez l'auditeur·ice. Lassus amplifie, via des moyens musicaux rhétoriques qui sont au pinacle de l’écriture de la Renaissance, les affects du texte. Il cherche à les “mettre devant les yeux”, pour reprendre la formule d’un commentateur du XVIe siècle.
Mais cette musique a d’abord été composée pour être interprétée dans un contexte de dévotion privée. Elle n’a donc pas été pensée pour être donnée en concert. Outre l’éloignement temporel réel, il n’est donc pas forcément aisé pour le public contemporain d’entrer dans l'oeuvre. C’est la raison pour laquelle nous avons fait appel à Isabelle Vallon pour la mettre en espace.
La mise en espace imaginée permet au public de pénétrer et de comprendre de l’intérieur de ce récit musical grâce à deux aspects principaux : les personnes qui viendront (re-)découvrir cette musique ne seront pas simplement assises face à l’ensemble vocal La Sestina. Elles vivront le récit de l’intérieur puisqu’elles seront disposées parmi les chanteuses et chanteurs, comme le permet le grand plateau du Temple Allemand de la Chaux-de-Fonds.
De plus, les interprètes souligneront également la structure de l’œuvre qui s’organise autour de la symbolique importante du chiffre sept, lié à la souffrance dans la tradition chrétienne. Les pièces sont à sept voix et leur nombre total est de vingt-et-un, à savoir trois fois sept !
Les vingt et un madrigaux sont construits à travers trois thématiques : le regard du Christ sur Saint-Pierre, les larmes du disciple coupable et une réflexion autour de l’attachement à la vie terrestre qui mène au péché. Grâce aux déplacements dans l’espace, la disposition autour du public et un subtil jeu de lumières, nous espérons pouvoir ainsi aider le public à saisir l’œuvre de Roland de Lassus dans sa recherche d’introspection et d’élévation.
C’est un Roland de Lassus soixantenaire et pressentant sa disparition prochaine qui achève les LAGRIME DI SAN PIETRO en 1594. La thématique du recueil est bien entendu celle du reniement de Saint Pierre. Tansillo construit autour de l’épisode biblique une méditation dans laquelle le regard joue un rôle central. Son texte recourt à des éléments, typiquement profanes, du discours amoureux, qu’il transpose vers le sacré dans le but de susciter de fortes émotions chez l'auditeur·ice. Lassus amplifie, via des moyens musicaux rhétoriques qui sont au pinacle de l’écriture de la Renaissance, les affects du texte. Il cherche à les “mettre devant les yeux”, pour reprendre la formule d’un commentateur du XVIe siècle.
Mais cette musique a d’abord été composée pour être interprétée dans un contexte de dévotion privée. Elle n’a donc pas été pensée pour être donnée en concert. Outre l’éloignement temporel réel, il n’est donc pas forcément aisé pour le public contemporain d’entrer dans l'oeuvre. C’est la raison pour laquelle nous avons fait appel à Isabelle Vallon pour la mettre en espace.
La mise en espace imaginée permet au public de pénétrer et de comprendre de l’intérieur de ce récit musical grâce à deux aspects principaux : les personnes qui viendront (re-)découvrir cette musique ne seront pas simplement assises face à l’ensemble vocal La Sestina. Elles vivront le récit de l’intérieur puisqu’elles seront disposées parmi les chanteuses et chanteurs, comme le permet le grand plateau du Temple Allemand de la Chaux-de-Fonds.
De plus, les interprètes souligneront également la structure de l’œuvre qui s’organise autour de la symbolique importante du chiffre sept, lié à la souffrance dans la tradition chrétienne. Les pièces sont à sept voix et leur nombre total est de vingt-et-un, à savoir trois fois sept !
Les vingt et un madrigaux sont construits à travers trois thématiques : le regard du Christ sur Saint-Pierre, les larmes du disciple coupable et une réflexion autour de l’attachement à la vie terrestre qui mène au péché. Grâce aux déplacements dans l’espace, la disposition autour du public et un subtil jeu de lumières, nous espérons pouvoir ainsi aider le public à saisir l’œuvre de Roland de Lassus dans sa recherche d’introspection et d’élévation.
soutien Loterie Romande, Ville de La Chaux-de-Fonds, Sophie und Karl Binding Stiftung, Fondation Culturelle de la BCN, Schweizerische Interpretenstiftung SIS, Fondation Willy Brauchli
