Archive - octobre 2023
SO/MA (NUL NE SAIT CE QUE PEUT UN CORPS)
DANS LES TRACES DE BERGMAN
théâtre, musique, ciné - Création
En bref...
Avant de mettre au monde son fils, laissant sa carrière de côté, E. était comédienne. Un soir, alors qu"elle remonte tout juste sur scène dans le rôle d’Électre, elle est prise d"un fou rire incontrôlable. Puis elle cesse de parler. Advient alors un silence vicieux, plein à craquer de mots débordés d"eux-mêmes — des mots qu’elle n’a pas su dire, des cris qu’elle n’a pas pu crier... E. débordée cherche à comprendre, les raisons du silence, les raisons de parler.
Mais encore...
conception et mise en scène Floriane Comméléran
texte et dramaturgie Sigrid Carré-Lecoindre
musique et jeu Antoine Françoise
jeu Jessie Chapuis, avec la participation de Lena Paugam, Sacha Wangermée Paugam
scénographie et création lumière Christophe Bergon
création vidéo Fabrice Aragno
musique et jeu Antoine Françoise
jeu Jessie Chapuis, avec la participation de Lena Paugam, Sacha Wangermée Paugam
scénographie et création lumière Christophe Bergon
création vidéo Fabrice Aragno
son Rémy Rufer
assistante mise en scène Juliette Mouteau
production L’Oeil qui Ecoute, Alphageste
coproduction Centre de culture ABC, Scène Nationale 61 - Alençon
production L’Oeil qui Ecoute, Alphageste
coproduction Centre de culture ABC, Scène Nationale 61 - Alençon
“La découverte du cinéma de Bergman et plus précisément son film Persona fut un événement pour moi à l’adolescence. Film qui continua et continue de m’habiter encore aujourd’hui. Bergman c’est tout à la fois, c’est le clair-obscur, la surexposition des sentiments et de la lumière, l’intensité contrôlée, la passion implosive, le silence parlant... Bergman articule le mystère et la révélation de ce mystère dans un seul et même plan, comme si sa caméra, tel un appareil d’imagerie sismique, réussissait à sonder et percer les tremblements de l’âme humaine sur la surface d’un visage. Son cinéma et particulièrement ce film repose sur des dualités, des lignes de tensions très fortes et puissamment dra- matiques. C’est sur ces lignes de tensions que je souhaite m’aventurer pour écrire mon prochain spectacle. Je souhaite aborder les thèmes de la complexité de la maternité, de la perte de foi dans le langage, de la trahison et/ou de l‘impossibilité d’un langage juste mais aussi et surtout la reconquête de ce langage par le langage poétique. Si dans mon précédent spectacle le défi était de faire se rencontrer deux langues, deux langages et deux mondes, le théâtre et la littérature (avec deux monstres sacrés du théâtre et de la littérature : Duras et Musil), ici je souhaite m’attaquer à un autre défi et puiser ma source dans ce matériau filmique et musical qui relève aussi bien du répertoire classique que du champ de l’expérimental. Il ne s’agira donc pas d’adapter le scénario de Persona, chef d’œuvre cinématographique irreproductible mais d’inventer le hors champs, l’après, une réponse au film. Ici, dans le spectacle SO/MA, nous entrerons dans la psyché et dans la voix de cette femme. Pour cela, j’ai confié l’écriture du monologue à une autrice Sigrid Carré Lecoindre et l’écriture musical au compositeur et pianiste Antoine Françoise pour matérialiser l’expérience mutique. ”
Floriane Comméléran
“Dans le cadre d’un parcours analytique qui la confronte à elle-même, progressivement, elle raconte : l’instant du glissement originel, la difficulté à tenir debout, la perte du premier mot, l’oubli du visage de la mère, la parenté saisissante qu’il y a à accoucher d’un enfant et d’un personnage. Qu’advient-il de nous lorsque la peau s’ouvre si fort qu’elle laisse passer un nouvel être — qu’il soit d"encre ou de chair ? Où s’arrête le corps de la mère, où commence le corps de l’actrice ? Ou finit la langue maternelle, où débute la parole politique ? À quelles formes de transmissions systémiques le langage nous contraint-il ?
“Dans le cadre d’un parcours analytique qui la confronte à elle-même, progressivement, elle raconte : l’instant du glissement originel, la difficulté à tenir debout, la perte du premier mot, l’oubli du visage de la mère, la parenté saisissante qu’il y a à accoucher d’un enfant et d’un personnage. Qu’advient-il de nous lorsque la peau s’ouvre si fort qu’elle laisse passer un nouvel être — qu’il soit d"encre ou de chair ? Où s’arrête le corps de la mère, où commence le corps de l’actrice ? Ou finit la langue maternelle, où débute la parole politique ? À quelles formes de transmissions systémiques le langage nous contraint-il ?
Construite en douze séances et une post-séance, cette pièce sur la confusion identitaire est une réponse à PERSONA de Bergman. Un texte politique sur la dépression post- partum dans lequel le langage devient le miroir de la fissuration de l’être. Une pièce en forme de poème analytique où tressant les transferts, la situation d"analyse est poétisée, confondue à la situation théâtrale. ”
Sigrid Carré-Lecoindre
Avec le soutien de la DRAC Normandie (dans le cadre du plan de relance et d’une aide à l’écriture) et de la Région Normandie (dans le cadre de l’aide à la maquette), du département de l’Orne et de Beaumarchais SACD (aide à la résidence et aide à la production), Fondation Nicati-de-Luze, Fondation BCN
Partenaires Théâtre de l’Etincelle - Rouen, Cité Théâtre - Caen, Centre de Création des Fours à Chaux - Regnéville-sur-Mer, Ring-Périphérique - Toulouse, Ménagerie de Verre - Paris
Partenaires Théâtre de l’Etincelle - Rouen, Cité Théâtre - Caen, Centre de Création des Fours à Chaux - Regnéville-sur-Mer, Ring-Périphérique - Toulouse, Ménagerie de Verre - Paris
Ce projet a bénéficié de l’aide à l’écriture en mise en scène de l’Association Beaumarchais-SACD
