Archive - août 2023
DESARBRES
DE TRES GRANDS DESSINS ET DE TRES PETITS FILMS
Installation - Exposition
En bref...
Une installation de grands dessins (entre 4 et 6 mètres) sur papier, à l'encre de Chine, représentant une forêt qui n'existerait plus. Créés pour cet espace, les dessins seront suspendus au grill du théâtre. La gravité et les déplacements d'air les feront bouger doucement, mais à l'envers, comme si leurs racines étaient dans le ciel, et plus dans la terre. On pourra se promener dans cette forêt obscure.En complément...
Du vendredi 1er au dimanche 10 septembre;
du mercredi au vendredi de 17h à 20h;
samedi et dimanche de 11h à 19h;
relâche lundi et mardi.
Vernissage le jeudi 31 août à 19h
Cette exposition fait écho à Alt.+1000, le festival de photographie, qui se déroule du 26 août au 18 septembre dans la Vallée de La Brévine et au Musée des Beaux-Arts du Locle. Plus d'informations sur le site de l'événement
a
Mais encore...
idée/dessins Jeanne Waltz
spatialisation sonore Tiago Matos
lumière Gaël Chapuis
spatialisation sonore Tiago Matos
lumière Gaël Chapuis
L'exposition se composera d'une vingtaine de très grands dessins (la plupart entre quatre à six mètres) sur papier, à l'encre de Chine, représentant des arbres, comme si quelqu'un avait essayé de recréer le souvenir d'une forêt qui n'existerait plus. Créés pour cet espace très haut de plafond, les dessins seront suspendus au grill du théâtre. La gravité et les déplacements d'air les feront bouger doucement, mais à l'envers, comme si leurs racines maintenant étaient en haut, dans le ciel, et plus dans la terre.
Le public pourra se promener dans cette forêt obscure. Sur quelques vieux smartphones ou tablettes, de tailles différentes, passeront de petits dessins animés d'animaux, reconnaissables mais pas très réalistes, mémoire plutôt qu'observation récente. Un mouvement, un instant en boucle. On entendra aussi les bruits de ces animaux, leurs cris, leurs pas, leurs bruissements d'ailes, tous recréés par des voix humaines, comme s'il n'était plus possible d'y avoir accès en réalité.
Il y a trois-quatre ans que ce projet grandit en moi. Assez précisément depuis que la sécheresse dans le Jura est devenue notoire, qui menace les grands sapins, aux racines peu profondes. Jusque là, pour moi, le manque d'eau n'était pas un problème d'ici. Si on m'avait demandé de décrire la nature suisse en un seul adjectif, j'aurais dit : vert. Ces sapins des prés jurassiens, j'ai grandi parmi eux, ils représentaient pour moi une vie immuable, presque éternelle. Et là, soudain, fini? Je me suis mise à les regarder mieux, à les regarder vraiment, la façon dont leurs branches bougent, dont elles se courbent et s'enroulent quand le sapin meurt, leurs troncs souvent doubles ou même triples, leurs tailles, leurs caractères, les trapus, les têtus, les tordus. Je me suis mise à les dessiner, puis à les peindre.
D'abord petits, (je travaillais plutôt minuscule) ces sapins ont peu à peu grandis, le mouvement du bras suivant l'élan des branches. J'ai fini par en faire un vraiment grand (5 mètres). Pour le voir à la verticale, j'ai dû le suspendre à l'extérieur de mon immeuble, car aucun autre lieu n'était disponible. Quand je l'ai vu en transparence depuis l'intérieur et en entier depuis l'extérieur, quand je l'ai entendu bruisser doucement dans la brise, fantôme d'arbre, mémoire de vie, ce que j'ai vu m'a persuadée que le projet pouvait toucher d'autres que moi. J'ai alors cherché un lieu loisible d'en accueillir une petite forêt... et me voilà.
Le public pourra se promener dans cette forêt obscure. Sur quelques vieux smartphones ou tablettes, de tailles différentes, passeront de petits dessins animés d'animaux, reconnaissables mais pas très réalistes, mémoire plutôt qu'observation récente. Un mouvement, un instant en boucle. On entendra aussi les bruits de ces animaux, leurs cris, leurs pas, leurs bruissements d'ailes, tous recréés par des voix humaines, comme s'il n'était plus possible d'y avoir accès en réalité.
Il y a trois-quatre ans que ce projet grandit en moi. Assez précisément depuis que la sécheresse dans le Jura est devenue notoire, qui menace les grands sapins, aux racines peu profondes. Jusque là, pour moi, le manque d'eau n'était pas un problème d'ici. Si on m'avait demandé de décrire la nature suisse en un seul adjectif, j'aurais dit : vert. Ces sapins des prés jurassiens, j'ai grandi parmi eux, ils représentaient pour moi une vie immuable, presque éternelle. Et là, soudain, fini? Je me suis mise à les regarder mieux, à les regarder vraiment, la façon dont leurs branches bougent, dont elles se courbent et s'enroulent quand le sapin meurt, leurs troncs souvent doubles ou même triples, leurs tailles, leurs caractères, les trapus, les têtus, les tordus. Je me suis mise à les dessiner, puis à les peindre.
D'abord petits, (je travaillais plutôt minuscule) ces sapins ont peu à peu grandis, le mouvement du bras suivant l'élan des branches. J'ai fini par en faire un vraiment grand (5 mètres). Pour le voir à la verticale, j'ai dû le suspendre à l'extérieur de mon immeuble, car aucun autre lieu n'était disponible. Quand je l'ai vu en transparence depuis l'intérieur et en entier depuis l'extérieur, quand je l'ai entendu bruisser doucement dans la brise, fantôme d'arbre, mémoire de vie, ce que j'ai vu m'a persuadée que le projet pouvait toucher d'autres que moi. J'ai alors cherché un lieu loisible d'en accueillir une petite forêt... et me voilà.
Jeanne Waltz
soutiens Fondation culturelle BCN, Fondation Casino Neuchâtel
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